Au cours de la lecture d’un article , je suis encore tombée dans sur un sigle qui répond au doux nom d’ UGC, sans en expliquer le sens. Le point positif, c’est que cela m’a donné envie d’éclaircir ce mystère !
Si vous répondez non, restez, vous allez apprendre quelque chose. Et si vous répondez oui, restez aussi, vous apprendrez peut-être quelque chose quand même !
📌Au programme de cet article :
🧩L’intelligence collective et les courants pédagogiques actuels
🧭Qu’est-ce que l’UGC ?
Bon, aller, c’est parti, commençons par le début ! Une fois traduit,le sigle UGC donne : User generated content donc un contenu généré par les utilisateurs.
En effet, lorsque l’on creuse le sujet, l’UGC ce pas seulement produire du contenu dans un contexte de formation mais c’est aussi et surtout mettre en action l’intelligence collective. Les apprenants ou les salariés deviennent alors : co-producteurs de contenus, co-détenteurs de savoirs et parfois même co-évaluateurs (feedback, peer review). Chaque production détient une brique d’un savoir partagé, renforcé par l’échange, la confrontation, la co-construction.
📣L’UGC, un concept nouveau ?
On pourrait alors se dire que ce mode d’échange est nouveau et très novateur mais il n’en est rien. En réalité nos ancêtres mettaient déjà en œuvre l’intelligence collective, au travers de diverses pratiques. L’infographie ci-dessous illustre parfaitement la mise en oeuvre de l’intelligence collective au fil du temps.

1. Les sociétés tribales

Dans les sociétés tribales, la transmission des savoirs était orale et dans ce cadre le savoir était transmis, enrichi et validé collectivement par la communauté. L’individu apprend par exemple, la chasse, les rites ancestraux, la médecine traditionnelle. On y retrouve l’idée de savoir distribué, transmis par interaction, fondement même de l’intelligence collective.
2. Les écoles philosophiques grecques

Un peu plus proche de nous, les écoles philosophiques grecques, basent leur apprentissage sur le dialogue, le débat, l’examen collectif des idées. Par exemple, l’Académie de Platon, le Lycée d’Aristote fonctionne sur ce principe. L’objectif étant de faire émerger la vérité ensemble, dans une logique de discussion raisonnée. On est bien là dans une forme de co-construction intellectuelle qui est très proche du socioconstructivisme.
3. Les universités médiévales

nsuite, on a les Université médiévales qui fonctionnaient sur un modèle coopératif : lectures, disputes, commentaires collectifs de textes. Les savoirs se construisent alors par le débat et la confrontation des interprétations. Par exemple, on retrouve la Scolastique qui repose sur l’argumentation en groupes. Le « maitre d’école » n’est pas seulement transmetteur mais il est aussi facilitateur de savoir.
4. L’encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers

Pour continuer, on peut aussi citer le projet d’encyclopédie dirigé par Diderot et d’Alembert qui consistait en un travail collaboratif de mise en commun des savoir de leurs temps au cours de l’irradiant Siècle des lumières. Dans cette encyclopédie on contribués des : des artisans, des scientifiques, des penseurs. Il s’agissait d’un savoir pluriel, non hiérarchique et destiné au plus grand nombre. On peut affirmer sans détour que cette production émanant d’une multitude d’acteurs variés est déjà une forme d’UGC savant.
5. Le partage scientifique du XIXe siècle

Enfin, plus proche de nous, depuis le XIXe siècle, l’avancée scientifique repose souvent sur la coopération interdisciplinaire : les publications s’écrivent à plusieurs mains, les expériences se partagent et se répliquent. En cela, on peut dire que le savoir scientifique est une forme d’intelligence collective encadrée.
Ce rapide survol historique met en évidence un fil conducteur : la construction collective du savoir. De la transmission orale aux encyclopédies, les formes d’échange ont évolué, mais l’intelligence collective est restée au cœur de l’apprentissage.
Pour prolonger cette réflexion, il est utile d’examiner comment cette dynamique a inspiré – et continue d’influencer – les grands courants pédagogiques contemporains.
🧩L’intelligence collective et les courants pédagogiques actuels
L’intelligence collective n’est pas née avec le numérique, mais elle a été accélérée, outillée et démocratisée par lui. Elle est intrinsèquement liée aux formes sociales de transmission du savoir, qu’il s’agisse de communautés orales, de cercles intellectuels ou de dispositifs pédagogiques. Il est donc normal que cette mouvance s’inscrive dans divers courants pédagogiques actuels :
1. Le socioconstructivisme
Avec Lev Vygotski ou Etienne Wenger : on apprend par l’interaction, dans un contexte social et authentique. L’UGC permet la co-construction du savoir via la production, l’échange, la critique et la discussion. Les pédagogies actives issues de ce courant placent l’apprenant au centre : classe inversée, projets collaboratifs, cocréation de contenus.
2. Le constructivisme et ses prolongements
Avec Jean Piaget : on apprend en construisant son savoir par l’expérience. L’UGC correspond bien à cette logique : produire un contenu, c’est réorganiser ses connaissances, apprendre en faisant.
Dans cette lignée, l’approche par compétences vise la mobilisation des acquis dans des situations concrètes et réelles. L’UGC permet de vérifier que l’apprenant sait non seulement restituer, mais transférer ses savoirs en contexte
🧾Pour conclure
Dans cet article, nous avons :
Dans un prochain article, nous verrons comment l’UGC se manifeste concrètement aujourd’hui, avec des exemples, des outils et des bonnes pratiques à la clé.